La Prison des Mots
La Prison des Mots est un titre fort pour cet article, parce qu’il évoque une réalité bien plus forte encore. En effet le monde et plus loin, l’univers que nous connaissons éclaire notre conscience par les mots qui identifient tous ses aspects. Nous le connaissons et en avons conscience au travers des mots qui nous permettent de l’appréhender et de ce fait lui donner une existence. Ainsi il est en quelque sorte enfermé dans une définition qui elle même est enfermée dans un mot. De ce fait nous créons nos propres limitations, puisqu’un seul mot contient tout l’univers qui est pourtant infini… Les mots sont un espace clos de notre intellect dans lesquels existe un « connu » et toutes les références que nous en avons. Dès lors que nous abordons l’inconnu, il n’y a plus de mots et c’est l’obscurité de la Peur qui prend la place de la Lumière du Connu.
Pourquoi la langue des Oiseaux délivre de la Prison des Mots
L’Être comme nous l’avons déjà évoqué au travers d’autres articles, se révèle et existe par l’ante création, ou l’inconscient (voir le 1er ternaire de la Création), qui au travers de la Matière lui donne Corps et plus loin Âme. L’ante Création est métaphysique afin que sa nature soit comprise, c’est en quelque sorte une « Pensée ». C’est le Verbe de cette Pensée dons son expression, qui en créant une onde, donne naissance à la Création, au travers des Nombres. (Voir l’alphabet numérologique visuel). Plus loin encore, l’Être est l’expression du Verbe dans la Lettre (l’homophonie entre lettre et l’être est éloquente). Le mot est donc dans la bouche de l’humain, qui se trouve au centre de la Création en tant que « J » du « Je » (10ème lettre de l’alphabet attachée directement à son Créateur), un verbe créateur lui-même, qui, et c’est assez dommageable de ne pas en avoir conscience, crée le monde dans lequel il évolue, avec ses beautés et ses horreurs.
Dans le Créé, le verbe pour donner Vie à l’Être devient Lumière, et cette Lumière est pour les physicien notre limite à l’entendement puisque tout est par elle et relatif à elle. C’est l’équation d’Einstein E = MC2 où l’Énergie est égale dans certaines circonstances à la Masse multipliée par la Vitesse de la Lumière au Carré (définition par Futura-Sciences).
Ainsi le Mot est créateur puisque Verbe et également Lumière et que dans le Créé c’est le Verbe qui donne la Vie. Le Mot, donc, s’il est connecté à sa source, c’est-à-dire la Grande Lumière du Verbe Primordial Créateur crée de la Lumière et de la Vie. S’il est dissocié, et c’est le Cas dès que le « Je » s’identifie en dehors d’un Tout dont il fait partie, la plupart du temps lorsque l’ego est fort, est aussi créateur, mais dans ce cas, créateur de ses propres limitations, et elles sont directement contenues dans les Mots.
Prenons un exemple pour que tout soit plus clair et entendre comment les mots peuvent être une prison :
Imaginons que ma définition de l’Amour soit liée à une émotion ressentie, sa définition pour moi serait celle-là, et elle serait complètement assujettie à cette émotion. Ainsi lors de l’apparition de cette émotion on pense que c’est de l’amour, et cet amour dure le temps de l’émotion… C’est à dire peu de temps, puisqu’elle peut être facilement remplacée par une autre, plus intense, ou disparaitre complètement. Ma définition de l’Amour me limiterait à l’émotion dans ce cas, et elle serait très restrictive, au point d’empêcher tout Amour conscient, qui lui, ne connait pas de limite.
Cet exemple peut être donné pour des milliers de choses qui sont enfermées dans des mots, et il est facile de les reconnaitre dans le dictionnaire, parce que leur définition tient en très peu de mots vagues et peu précis, tant le sujet est vaste. Le verbe Être fait partie comme Amour des mots qui sont une prison fabriquée par nos soins.
La langue des Oiseaux, nous permet de dépasser la contingence des mots, en y voyant d’abord un autre sens, dans la Magie nous verrons par exemple l’Âme Agit, et au fur et à mesure de la Connaissance acquise par Elle, nous verrons une trame, un fil conducteur, qui nous donne une vision plus large, quasi infinie parce que symbolique de ces mêmes mots. Un autre exemple concerne les couleurs, elles se déclinent en Rouge, Vert, Jaune… et même si l’on va au plus loin dans le répertoire des Couleurs, jamais nous ne pourrions donner un nom à chacune de celles qui se trouvent dans le dégradé d’un Arc en Ciel… Le mot impose une limite, une fin et c’est pour cette raison qu’il se nomme aussi un Terme parce qu’il signale une fin, et une limitation. La Symbolique évoquée par la langue des Oiseaux délivre de Cela, parce qu’elle ouvre la conscience à ce Tout auquel il faut se connecter pour commencer à comprendre. Dans le Mot « la Matière » nous verrons l’Âme à Tiers » et c’est le cas dans le troisième ternaire de la Création où elle est 7-8 et 9 en tant qu’involution. Elle est donc faite de Tiers… Ce qui symboliquement nous ramène au Trois, et à sa capacité créatrice, puis à l’alphabet, et aux lettres qui y sont attachées, et nous entrons sans nous en apercevoir là, dans l’infini de la Connaissance…
La Lettre est en langue des Oiseaux la Lumière de l’Être, et cela signifie que lorsqu’on ne peut dépasser la Lettre, et c’est le cas dans tout ce qui est dogmatique, puisque l’absolue référence est justement la Lettre, l’Écrit, l’on entre dans un enfermement qui est l’obscurité. C’est comme cela que les mots deviennent une prison.
La Lumière est l’expression de toutes les définitions de quelque chose, puisque ce quelque chose est perçu différemment par chacun. Ainsi l’Amour dans sa réelle définition non restrictive (puisque ouverte à l’infini), de Mouvement qui rencontre son contraire et en accepte la Force et l’Enseignement, fait de Lui « ce qui constitue la Matière, et toute chose » puisque tout « fonctionne » ainsi par rencontre des opposés, (clef usb, prise de courant, homme femme…). Ainsi l’Amour à cette Lumière devient un paysage de tout ce qui existe, et qui nous amène à considérer que nous en sommes une partie, consciente d’en Être une partie…
Il est aussi une autre manière de ne pas s’enfermer dans les mots et qu’ils ne soient une prison; c’est de pratiquer sur eux une alchimie, telle que la poésie est capable d’opérer, en les transformant en images, en fresques mentales, en caresses à l’Âme et en Baume de douceur au cœur. Elle ouvre alors sur des paysages, qui même s’ils sont abstraits, peignent l’univers à une certaine Lumière, celle de la sensibilité au Tout et à sa beauté exprimée en toute chose.
Il est facile également d’entendre, après tout ce qui vient d’Être évoqué, pourquoi la sagesse privilégie le Silence. Il est comme l’Eau, présent en Toutes choses, il EST l’Essence de la Lumière, et c’est donc une source intarissable dans laquelle chacun peut puiser pour se connecter à sa Source (il n’y a pas d’image ici, mais bien une réalité). Le Silence est aussi la conscience du pouvoir Créateur par le Verbe et donc les Mots qui seront alors pesés, réfléchis et dits en pleine responsabilité. Ne dit on pas qu’il faut tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler ? 7 est le premier Nombre du ternaire de l’Âme, lié à la mémoire perceptive, qui imprime en nous et dans les autres tout ce qui existe, donc aussi les mots, les pensées, ressentis…
Pour conclure, je dirais que les Mots ont cet avantage de pouvoir véhiculer l’inconscient que nous révèle la Langue des Oiseaux, par une subtile symbolique afin de les agrandir, de les ouvrir sur un autre univers qui est celui de l’Envers, et d’en dévoiler le secret dans la Lumière. C’est bien de cette Lumière qu’il faut être conscients, afin de ne jamais la transformer en l’enfermant dans des concepts, des Mots, qui sont tous des Termes à son expansion… La Lumière est infinie et c’est notre quête que de la voir circuler en Nous, de manière fluide, parce que l’Amour est Mouvement et que nous sommes une simple goutte consciente de son océan.